Rome et l'intégration de l'Empire (44 av. J.-C. - 260 ap. J.-C.). Tome 2 - eBook

9782130737971
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Ltude de lEmpire est souvent prsente dans le seule perpective romaine par les Anciens, qui jugeaient plus intressante lhistoire de lEmpire que celle des provinces, sauf quand elle intressait lEmpire dans.

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son ensemble. Cette approche tend parfois exagrer lunit et luniformit de lEmpire, puisque la mthode chronologique prime sur lapproche thmatique. La romanisation elle-mme fait penser que lEmpire tendait devenir un tout uniforme o disparatraient les particularismes rgionaux. Mais, mme pour un Romain du Haut-Empire, la diversit rgionale ntait-elle pas saisissante ? Le procurateur envoy aux quatre points de lEmpire pouvait-il confondre lEgypte fertile et sa civilisation millnaire avec la Brittannie septentrionnale et la Pannonie ? LEmpire gomma dautant moins les spcificits locales que la romanisation toucha dabord les lites plutt que les peuples, que les langues vernaculaires ne disparurent que lentement et quil ne conut jamais un projet dunification culturelle. Si lOccident europen connut une romanisation relativement rapide, lOrient hellnophone mprisait trop les Romaioi pour accepter la latinisation. Il suffit de rappeler lemploi du droit grec du commerce en Orient, la persistance des cultes gyptiens et lingal degr durbanisation pour concevoir la ncessit dune approche rgionale de lEmpire. Administration romaine part, les peuples de lEmpire ne partageaient ni langue (lOrient restant hellnophone), ni religion (outre la religion impriale), ni droit, ni murs ou mode de vie communs. Lhistoire des provinces est une histoire clate, mais seule la conscience des particularismes et des oppositions permet de comprendre la grandeur et la vivacit de lEmpire, qui russit crer une communaut de destin, une patria communis entre anciens vainqueurs et vaincus sans bnficier dune communaut culturelle. La grandeur de lEmpire tient dabord au succs de cette unification sans complte assimilation qui porta ses fruits partir des crises du IIIe sicle lorsque des hommes issus de peuples non italiques embrassrent la cause romaine tant les diffrentes provinces taient devenues solidaires les unes des autres sans pour autant se fondre en une culture commune.